BURGOYNE (John)

burgoyne john par reynolds

1722-1792

Fils d’officier, John Burgoyne fut à son tour capitaine, jusqu’à ce que son train de vie dispendieux le contraigne à vendre sa charge et à se réfugier en France avec son épouse. Il y resta sept ans, à proximité du futur domaine de Choiseul à Chanteloup. Il regagna l’Angleterre à temps pour y reprendre du service et racheter une charge, grâce à l’appui de son beau-père Lord Derby. Lors de la Guerre de Sept-Ans, il fut à l’origine de l’introduction de la cavalerie légère dans l’armée anglaise. Il fut élu au Parlement en 1761 et devint général en 1762, remportant des succès au Portugal contre les Espagnols. De nouveau élu en 1768, cet homme élégant qui ne dédaignait pas de monter sur les planches, et jouait gros jeu, prit part à la vie politique et mondaine londonienne. Bien vu de la Cour, il fut envoyé une première fois en Amérique en 1774 et servit au Canada. Mécontent de l’inaction de ses supérieurs, il proposa à son retour à Londres un plan tel qu’une armée opérant depuis le Canada fasse sa jonction avec les forces de Sir William Howe venues de New York. Il repartit pour le Canada avec le commandement des troupes destinées à cette expédition, mais son effectif était à peine plus de la moitié de ce qu’il avait prévu. Il prit néanmoins Ticonderoga le 6 juillet 1777, succès qui lui valut d’être fait lieutenant-général. Il s’attarda sans exploiter son avantage. Les Insurgents du général Gates se rassemblèrent, alignant des effectifs bien supérieurs. Il était trop tard alors pour battre en retraite. A bout de vivres et de munitions, il dut capituler à Saratoga le 17 octobre.


CLINTON (Sir Henry)

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1738?-1795

Après avoir servi comme officier dans la milice de New York, la ville dont son père fut gouverneur, il le suivit en Angleterre et monta en grade jusqu’à devenir lieutenant-colonel et aide de camp du prince héréditaire de Brunswick. Il prit part à la lutte contre les Français en Allemagne du Norden 1762. Promu major-général et élu au Parlement en 1772, il arriva trois ans plus tard à Boston pour y apprendre l’affrontement de Lexington. Il se distingua à Bunker Hill. L’année suivante, il fut envoyé de nouveau en Amérique avec des renforts comme second de Sir William Howe. Il prit une part importante à l’été à la bataille de Long Island et à la reprise de New York, si bien qu’il fut nommé chevalier de l’ordre du Bain et promu lieutenant-général. Après Saratoga et le retour en Angleterre de Sir William Howe, il devint le commandant en chef britannique en Amérique du Nord. Il évacua Philadelphie et monta une série d’opérations réussies à partir de New York. Mais inquiet des projets de son second, Cornwallis, qui n’attendait que le moment de lui succéder, il accepta au début de 1780 une expédition contre Charleston. Laissant Cornwallis agir dans le sud, il regagna New York. Après la capitulation de son second à Yorktown, il démissionna et regagna l’Angleterre.


CORNWALLIS (Charles)

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1738-1805

Fils de Charles, premier comte Cornwallis, il commença sa carrière militaire au début de la Guerre de Sept Ans. Il prit part à la bataille de Minden contre les Français en 1759, fut ensuite élu au Parlement, devint lieutenant-colonel en 1761 et hérita l’année suivante du titre paternel. Pair whig, il fut nommé aide de camp du roi en 1765 et bientôt colonel. Il s’opposa à la politique fiscale en Amérique, mais ne fut pas mal vu de George III qui le promut major général en 1775. Cornwallis ne refusa pas de prendre un commandement contre les Insurgents. En 1776, il participa à la reprise de New York puis s’empara de tout le New Jersey. Il fut vainqueur à Brandywine et entra à Philadelphie en septembre. Il rentra en Angleterre et fut nommé lieutenant-général. Il repartit pour l’Amérique en 1778 comme second de Sir Henry Clinton. En désaccord avec lui, il voulut avancer vers le Sud où il y avait encore des Loyalistes afin d’empêcher les Français de débarquer troupes et matériel et pour remporter une victoire propre à faire oublier Saratoga. Il ne put mettre ce projet à exécution qu’au printemps 1780. Il battit les Américains de Gates à Camden le 16 août et s’installa dans les colonies du Sud. En 1781, il fit mouvement à travers la Virginie dans le but de faire sa jonction avec Clinton sur la Chesapeake. Le 2 août 1781, obéissant aux ordres de Clinton, il s’établit à Yorktown tout en étant bien conscient de n’avoir que des effectifs insuffisants face à un ennemi bientôt renforcé par les Français au début de septembre. Ses positions avancées furent emportées de vive force le 14 octobre et il dut capituler le 19, sans avoir vu survenir l’expédition de secours menée par Clinton depuis New-York. La défaite et la captivité ne signifièrent pas la fin de la carrière de Cornwallis, bien au contraire. Il fut gouverneur général de l’Inde de 1786 à 1793, Lord lieutenant en Irlande de 1798 à 1800 et il retrouva les Français lorsqu’il fut envoyé en 1801 comme plénipotentiaire britannique pour négocier la paix signée avec Napoléon Bonaparte à Amiens l’année suivante.


GEORGE III (roi de Grande-Bretagne et d’Irlande)

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1738-1820

George III qui devint en 1760 roi de Grande-Bretagne et d’Irlande, mais aussi électeur de Hanovre, fut le premier de sa dynastie à être né en Angleterre et à y avoir été élevé. Il fut le roi des triomphes de la guerre de Sept-Ans sur les monarchies Bourbon, de la revanche de celles-ci venues en aide aux rebelles américains, enfin de la lutte contre la France révolutionnaire puis napoléonienne. Son règne fut aussi marqué par le souci d’exercer la prérogative royale dans sa plénitude. Il eut un grand rôle politique grâce à ses partisans au Parlement. Il soutint la politique fiscale contre les colons d’Amérique puis leur remise au pas manquée. Après 1783, il fit appel à William Pitt le Jeune, le fils de l’artisan de la victoire de 1763, pour redresser la situation financière. Il lui conserva sa faveur jusqu’en 1801, date à laquelle il accepta sa démission plutôt que de concéder des droits aux catholiques. Le long règne de George III fut aussi troublé par une santé royale de plus en plus incertaine. Ses troubles mentaux s’aggravant, le roi dut se retirer en 1811 et la régence fut confiée à son fils, le futur George IV.


HOOD (Samuel)

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1724-1816

D’une famille sans tradition maritime, ce fils de vicaire du Somerset, suit son frère aîné dans la Navy. C’est la halte forcée dans la maison paternelle d’un capitaine obligé de faire réparer sa voiture qui a orienté les deux garçons vers la mer. A seize ans, c’est déjà une vocation tardive. Il est lieutenant en 1746, post captain en 1756. Il commande de 1767 à 1770 la station navale nord-américaine à Halifax. Commissaire de l’Amirauté à Portsmouth et gouverneur de l’Académie navale, il est chargé des préparatifs de la guerre contre la France. C’est ce qui lui vaut d’accueillir le roi qui le fait baronet. En 1780, il est nommé contre amiral des bleus et envoyé aux Antilles où il doit renforcer l’amiral Rodney. Commandant la division arrière à la Chesapeake, il ne prend pas part au combat. Mais en janvier 1782, il bloque l’attaque de Grasse contre Saint-Christophe. Il commande l’arrière garde aux Saintes et proteste contre l’absence d’exploitation de la victoire, ce qui rend public son désaccord avec Rodney. En septembre, il est fait pair irlandais. C’est lui qui a remarqué des jeunes officiers pleins d’avenir : Nelson, Cornwallis et Saumarez. En 1793-1794, il commande en chef en Méditerranée et doit organiser et conduire l’expédition improvisée de Toulon. Il finit amiral des bleus, vicomte Hood of Catherington.


HOWE (Richard)

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1726-1799

Deuxième fils d’un pair irlandais et petit-fils d’une maîtresse de George Ier, Richard Howe fut tout au long de sa vie proche de la famille royale. Son parcours fut rapide : capitaine à 24 ans et commodore à 37, il tira les premiers coups de canon de la Guerre de Sept-Ans en juin 1755 contre l’Alcide pris par surprise. Il participe à plusieurs bombardements de ports français puis à la bataille des Cardinaux en 1759. Depuis 1757, il a commencé une carrière politique. En 1770, il est promu contre-amiral. En 1776, il gagne l’Amérique avec d’amples pouvoirs pour négocier avec les colons envers qui il ne cache pas ses sympathies. Il y est envoyé comme commandant en chef, tandis que c’est son jeune frère Sir William, qui est placé à la tête des forces terrestres. Mais il n’a pas les moyens maritimes suffisants pour soutenir l’armée et établir le blocus des côtes rebelles. La situation militaire évolue de plus en plus au désavantage des deux frères : sur terre en décembre après la bataille de Trenton, sur mer avec les mouvements des navires entre les ports insurgés et l’Europe. La défaite de Saratoga les pousse l’un comme l’autre à demander leur rappel. Ce n’est qu’après l’évacuation de Philadelphie, en juin 1778, qu’il est autorisé à rentrer. Il n’en fait pas moins campagne contre d’Estaing mieux pourvu en navires et, s’abritant à Sandy Hook, le tient à l’écart de New York. Il ne retrouve un commandement qu’en 1782 à la chute de Lord North. Il devient alors commandant en chef de la flotte de la Manche et pair anglais, tandis que son frère est promu lieutenant-général de l’Ordonnance. Il doit veiller face à une flotte combinée franco-espagnole qui, finalement ne tente rien, puis il ravitaille Gibraltar. La paix revenue, il devient premier Lord de l’Amirauté de 1783 à 1788. Mais ce n’est pas encore le couronnement d’une longue carrière. Revenu à la tête de la flotte de la Manche en 1790, il bat la flotte révolutionnaire française le « glorieux premier juin » 1794. Jouissant d’une grande autorité morale, il parvient à calmer les mutineries de 1797 dans la Navy.


KEPPEL (Augustus)

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1725-1786

Deuxième fils du comte d’Albemarle, il fut destiné à la Navy et embarqua dès l’âge de 12 ans. Il fut sous les ordres de l’amiral Anson lors du mémorable tour du monde de celui-ci. Il prend ensuite part à la guerre de Succession d’Autriche et, naufragé, fut capturé par les Français. Il se distingue en 1759 à la bataille des Cardinaux, conduisant le navire de tête de la ligne anglaise. En 1762, il est nommé commandant en second de l’expédition qui s’achève par la prise de La Havane et lui rapporte un substantiel bénéfice. Il est élu au Parlement à plusieurs reprises. En dépit de ses propositions de service quand redevient probable une guerre avec la France, ce n’est qu’en 1778 qu’il est promu amiral des bleus et bientôt placé à la tête de la Grande Flotte qui doit veiller sur l’Angleterre menacée d’invasion. En juin puis en juillet, il se porte en avant pour empêcher la flotte de Brest d’appareiller et de faire sa jonction avec celle de Toulon. Français de l’amiral d’Orvilliers et Britanniques de Keppel (à bord du Victory) s’affrontent le 27 juillet au large d’Ouessant. L’affaire fut indécise, très différente des écrasantes victoires anglaises de la guerre précédente. Elle déboucha sur une querelle très violente entre Keppel et Palliser qui commandait l’arrière-garde. Ce dernier, qui était un des lords de l’Amirauté, réclama que son supérieur fût traduit devant une cour martiale. L’affaire empoisonna l’atmosphère dans les ports et les carrés. En janvier 1779, Keppel dut se justifier de plusieurs chefs d’accusation. Mais les officiers convoqués comme témoins déposèrent en sa faveur et il fut finalement acquitté, ce qui parut à l’opinion comme une victoire sur la politique officielle. A la chute de Lord North en 1782, il fut nommé premier Lord de l’Amirauté et élevé à la pairie.


MACARTNEY (Lord George, Comte)

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1737-1806

Né en Irlande, il sert comme diplomate. En 1775, il est nommé gouverneur de Tobago et de la Grenade. Cette île avait été cédée à l’Angleterre en 1763 et son propriétaire, le marquis de Caseaux, durement traité. En juillet 1778, d’Estaing qui venait de manquer à reprendre Sainte-Lucie, attaque la Grenade. Macartney commande une garnison de 800 hommes, fortement retranchés. Le 3 juillet, 1700 français de troupes de débarquement prennent terre et attaquent de nuit en trois colonnes : celles des deux frères Arthur et Edouard de Dillon et celle du vicomte de Noailles. Le 4 juillet après-midi, Macartney doit se rendre. Prisonnier, il est en résidence surveillée à Limoges dont l’évêque quelques années plus tard raconte à Arthur Young « que Lord Macartney parlait le français mieux que beaucoup de Français bien élevés ». Relâché en 1780, il est envoyé en Inde, comme Gouverneur de Madras, avant de conduire en Chine (1792-1793) une ambassade dont le récit est resté célèbre. Il rejoint en 1796 le Cap de Bonne-Espérance pour y gouverner la colonie, prise par les Anglais.


NORTH (Frédéric, 2e comte de Guilford, Lord)

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1732-1792

Député tory en 1754, il devient Lord de la Trésorerie en 1759 et surtout, en 1770, premier ministre. George III lui imposa, contre son avis, de relever les taxes sur les colons américains, notamment celle prélevée sur le thé. Il resta aux affaires jusqu’au 20 mars 1782, date à laquelle il dut démissionner. Il revint très brièvement, d’avril à décembre de l’année suivante, cette fois en butte à l’animosité du roi.


RODNEY (George Bridges, Lord)

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1718?-1792

Fils d’un capitaine de l’armée de terre mais en liens avec la Navy par sa mère, il prend part à la guerre de Succession d’Autriche, s’illustrant au Cap Finisterre en 1747. Il est contre amiral des bleus en 1759 et bombarde Le Havre à deux reprises, avant de s’emparer de la Martinique en 1762. Sa carrière fut aussi politique : membre du Parlement de 1751 à 1754, il y revint non sans peine en 1758 mais au prix d’un considérable endettement qui pesa lourd sur le reste de son existence. En 1774, après trois années passées à la tête de l’escadre de la Jamaïque, il dut se réfugier en France pour échapper à ses créanciers. Lorsque la guerre survint, il regagna l’Angleterre, muni de 1000 Louis avancés par le duc de Biron, et il put reprendre la lutte aussitôt contre les Français. I l secourt Gibraltar en 1780 et défait les Espagnols à la bataille « au clair de lune ». A plusieurs reprises, il rencontre la Flotte de Guichen. Résolu et offensif, il est aussi invivable pour les autres amiraux. En février 1781, il s’empare de Saint-Eustache et réalise un très gros bénéfice. Mais, comme La Motte-Picquet capture son convoi revenant des Antilles, c’est contre l’amiral anglais que se retournent les marchands de Londres. Il regagne l’Angleterre sans s’être soucié des intentions de Grasse, si bien que sa conduite est très critiquée après la chute de Yorktown. Mais, aux Saintes le 12 avril 1782, il rétablit le prestige naval britannique et capture son adversaire français. Le retour en Angleterre se fait dans une cacophonie de louanges, de plaintes et de procédures.