VERGENNES (Charles Gravier, Comte de)
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1719-1787
Formé à la diplomatie par son oncle Chavigny, ambassadeur en Turquie puis en Suède, il fut appelé au ministère, sans l’avoir sollicité, et jouit jusqu’à la fin de la confiance de Louis XVI qui déplora : "J’ai perdu le seul ami sur lequel je pouvais compter". Il ne cherche, ni en Europe ni outre-mer des agrandissements pour la France qui, par ailleurs, est en mesure d’influer sur tout ce qui se passe sur le continent. C’est donc un équilibre, de justice et de paix qu’avec son poids la France doit maintenir, grâce à ses alliances, espagnole et autrichienne. Pourquoi alors une guerre contre l’Angleterre ? Parce que cette puissance lui paraît systématiquement opposée à la France. La première occasion, la révolte d’Amérique, peut être bonne pour abaisser l’Angleterre et rééquilibrer le commerce outre-mer de la France. Mais il ne s’agit pas d’écraser l’Angleterre ou de supprimer sa monarchie, c’est pourquoi l’invasion militaire n’est pas l’option essentielle pour Vergennes. Il ne s’agit pas non plus de déclencher la guerre avant de pouvoir compter sur l’Espagne qui permettrait d’équilibrer la Navy et il faut éviter une guerre générale en Europe. Sur tous ces points, la diplomatie de Vergennes et Louis XVI a réussi, dans la guerre d’Amérique. A terme cependant les relations anglo-américaines reprennent et la France ne tire pas les « dividendes de la paix ».