Premiers contacts
Introduction
Depuis le XVIe siècle, les Français se sont toujours passionnés pour le Nouveau Monde. Jacques Cartier, Champlain et Cavelier de la Salle, pour ne citer qu'eux, figurent parmi les plus grands explorateurs de l'Amérique du Nord, et ont permis à la civilisation européenne et chrétienne de s'implanter sur ce continent aux ressources immenses.
Au XVIIIe siècle, Français et Anglais se sont affrontés pour le contrôle politique de ce continent. La défaite française fut durement ressentie par les compagnons de Montcalm, mais en revanche c'est à l'occasion des escarmouches de 1753-1756, et de la guerre franco-anglaise de 1757-1759 que les volontaires américains, alors miliciens d'une colonie anglaise, firent leurs premières armes contre nos soldats, et apprirent ainsi à les connaître.
"Dans la lutte inégale qui décida de la possession du nouveau continent, ces miliciens reçurent d'utiles leçons en se mesurant avec la poignée d'hommes héroïques qui défendirent notre Empire d'outre-mer en dépit d'une oublieuse patrie.Les soldats de la Guerre de l'Indépendance se formèrent à cette école. Montcalm, plus encore que Wolfe, fut l'instructeur de ces adversaires qui prirent bientôt soin de le venger. C'est en cherchant, dans de longues et souvent désastreuses expéditions, à devancer la puissance française sur les rives de l'Ohio, que le fondateur de la nation américaine fit l'apprentissage de cette infatigable énergie qui finit pas triompher de tous les obstacles..."Philippe Comte de Paris, Histoire de la guerre civile d'Amérique, Michel Lévy Frères - 1874-1875-1896.
Premiers contacts entre la France et l'Amérique (débuts XVIe - 1748)
De même qu'il est impossible d'identifier le premier Européen, sans doute un Viking, qui, bien avant Colomb, prit pied sur le territoire actuel des Etats-Unis, il serait impossible de déterminer de manière certaine qui fut le premier de nos compatriotes à en faire autant.
Il est permis toutefois de supposer, sans crainte de se tromper, qu'il s'est agi d'un aventurier en quête de richesses, suivi d'autres audacieux comme lui, puis de trappeurs et, assez tôt, de missionnaires dont certains sont restés célèbres. Il est certain qu'ils n'hésitaient pas à aller loin, et que, s'ils n'étaient pas très nombreux, du moins avaient-ils une personnalité qui s'imposait aux indigènes.
Comment expliquer autrement le fait qu'en dépit des difficultés considérables que ne manquaient pas d'impliquer la pénétration sur le territoire de farouches tribus indiennes et la possibilité de s'y maintenir tout en pillant leur capital gibier, ils aient exercé sur ces vastes régions jusqu'au pied des Rocheuses une influence telle qu'on trouve encore aujourd'hui des centaines de localités qui conservent les noms français que les autochtones acceptèrent à l'époque : "Havre de Grâce" au fond de la baie de Chesapeake, "Des Moines" dans l'Iowa, "Boisé", "Pomme de terre" et "Prairie du Chien" dans l'Idaho, au-delà des Rocheuses, sans parler des noms donnés par les autorités françaises tel que celui de la Louisiane qui, alors, couvrait un tiers du territoire des Etats-Unis d'aujourd'hui.
Il convient de ne pas perdre de vue que l'Amérique d'alors ne comportait pas la frontière qui, aujourd'hui, sépare les Etats-Unis du Canada ; l'Amérique du Nord formait un tout. Or les rois de France s'étaient efforcés de constituer un peuplement français en Amérique.
Ce fut l'œuvre de Jacques Cartier en 1541 et celle de de Monts qui, en 1604 établit Port Royal en Acadie (Territoire actuel de la Nouvelle-Ecosse et du Nouveau Brunswick). Pierre de Guast, sieur de Monts (colonisateur français né en Saintonge en 1560, mort en 1630) obtint de Henri IV en 1603 deux privilèges pour l'habitation des terres de l'Acadie et le "Trafic du Canada", le commerce exclusif des pelleteries depuis le 40' jusqu'au 54' degré de latitude Nord, enfin des lettres patentes de vice-amiral et de lieutenant-général.
Champlain, quant à lui, fonda Québec en 1608 avec de Monts, point de départ des missionnaires récollets et jésuites. Richelieu y créa la Compagnie de la Nouvelle France qui, assez vite, connut la ruine. A vrai dire, l'aide du gouvernement royal était insuffisante, de sorte que les Français d'Amérique étaient isolés et pauvres.
En 1661, devant cette détresse, et sur le conseil de Colbert qui avait repris l'idée de Richelieu , Louis XIV réintégra le pays dans le domaine royal et le dota d'une nouvelle administration : un gouverneur, un évêque et un intendant assistés d'un conseil souverain (sorte de parlement) investi de fonctions politiques. Ce fut là la vraie naissance du Canada français.
Colbert entreprit une politique de peuplement ; il faisait partir de France chaque année des émigrants de qualité, essentiellement des agriculteurs et des artisans. Une politique matrimoniale fut instaurée, ce qui provoqua des calomnies car la grande majorité de [...]
Premiers contacts entre l'Angleterre et l'Amérique (XVIe - XVIIe)
Au début du XVIe siècle, le Vénitien Jean Cabot explore la côte Est de l'Amérique du Nord et l'annexe au profit de Henri VIII Tudor. C'est la Nouvelle Angleterre.
"Dans la lutte inégale qui décida de la possession du nouveau continent, ces miliciens reçurent d'utiles leçons en se mesurant avec la poignée d'hommes héroïques qui défendirent notre Empire d'outre-mer en dépit d'une oublieuse patrie.
Les soldats de la Guerre de l'Indépendance se formèrent à cette école. Montcalm, plus encore que Wolfe, fut l'instructeur de ces adversaires qui prirent bientôt soin de le venger. C'est en cherchant, dans de longues et souvent désastreuses expéditions, à devancer la puissance française sur les rives de l'Ohio, que le fondateur de la nation américaine fit l'apprentissage de cette infatigable énergie qui finit pas triompher de tous les obstacles..."
En 1584, Walter Raleigh fonde un établissement à Roanoke transféré à Norfolk et ramène en Europe le tabac, le maïs, la pomme de terre.
Elisabeth établit la suprématie de l'église anglicane et persécute les catholiques et les presbytériens. Ceux-ci connaissent l'existence de terres fertiles et libres de l'autre côté de l'océan sous un climat agréable. Ils décident de s'y établir pour pratiquer leur religion et créent une société parfaite.
Les minorités ethniques écossaises, irlandaises les imitent, comme au siècle suivant les quakers et les huguenots français. Ce sont des communautés structurées avec une forte emprise religieuse, indépendantes les unes des autres et parfois hostiles. Elles repoussent les indigènes et commercent les fourrures avec eux. Elles utilisent les échancrures de la côte pour leurs liaisons.
La couronne encourage ces migrations. Elle y voit l'avantage de débarrasser le pays de ses dissidents, d'éviter la contagion de leurs idées et de supprimer leurs manœuvres, tout en mettant en valeur de vastes territoires appartenant à la couronne.
Ils créent des clients fidèles, enrichissent des fonctionnaires et des personnalités par la spéculation sur les terres en même temps que la création de monopoles internationaux comme le tabac et le riz.