Jean-Gaspard Vence, corsaire, officier du Roi et amiral
Qui connaît aujourd’hui Jean-Gaspard Vence, né en 1747 et mort en 1808 ? Un boulevard aux abords du mont Faron à Toulon, ainsi qu’une rue près de la gare maritime de Marseille portent son nom. Pourtant, rares sont ceux qui connaissent l’étonnante destinée de ce capitaine corsaire devenu officier du Roi pendant la guerre d’indépendance américaine, puis amiral sous Bonaparte.
Jean-Gaspard Vence est né dans une famille de marins et d’armateurs marseillais qui s’est enrichie grâce au commerce avec les Antilles.
Dès son plus jeune âge, il explique à son père son désir ardent de faire carrière dans la marine : « Je veux être marin comme Jean-Bart ou Duquesne, et vous pouvez être sûr que je me ferais tuer, ou que je monterais, comme eux, aux premières dignités de notre marine ». Son père lui permet d’embarquer à 15 ans sur un navire marchand allant de de Bayonne à Saint-Domingue où il est accueilli par son frère aîné, qui a épousé là-bas la fille d’un riche planteur. Il demande à son frère de lui trouver un emploi sur un navire corsaire, mais, trop tard, car en 1763 la guerre contre l’Angleterre est terminée. Jean-Gaspard retourne alors en France pour étudier pendant deux ans les mathématiques et l’art de la navigation, puis embarque comme élève-officier à bord du Protecteur qui fait alors partie de la flotte du Levant chargée de protéger les navires marchands en Méditerranée. À l’issue de cette formation, Vence reçoit son brevet d’officier de marine et navigue pendant les huit années suivantes sur des bâtiments de commerce entre la France et les Antilles.
Fleurieu ou la passion de la France et de la science
Charles Pierre Claret de Fleurieu* n’eut qu’un enfant ayant eu une descendance, Mme de Saint Ouën, auteur d’émouvants souvenirs. L’auteur de ces lignes en est issu et va tenter de brosser un bref portrait de son sextaïeul et des qualités qui lui ont permis de traverser les régimes successifs.
Officier de marine embarqué dès l’âge de 13 ans en 1751, c’était un homme de science doué d’une intelligence et d’une capacité de travail peu communes. Féru de cartographie, il fut le grand organisateur de l’expédition de La Pérouse. Passionné de mécanique, il créa de ses propres mains la première horloge de marine en collaboration avec Berthoud, le grand horloger de l’époque. « M. de Fleurieu a l’intelligence la plus vaste et la plus élevée que j’aie pu découvrir parmi les marins de l’époque » affirmait M. de Sartine, tandis que Mme de Genlis confiait que « M. de Fleurieu était d’une adresse extrême, il savait faire des montres comme un horloger ! » À son décès, le notaire fut surpris de découvrir tout un atelier avec scies à métaux et établi en acajou !
« Cousus ensemble » Rencontre avec le général François Lecointre grand chancelier de la Légion d’honneur, ancien chef d’état-major des armées à l’occasion de la parution de son livre.
Mon général, votre livre m’a littéralement absorbé. A tel point que je l’ai prêté à plusieurs personnes sans pouvoir le revoir. Toutes se disent touchées par sa densité, son intensité, la profondeur d’expérience et la sincérité du témoignage. On y sent « un condensé d’humanité ». Vous dédiez ce livre « Entre Guerres »– « A tous nos Soldats, sur terre, en mer, dans les airs et à leur famille ? » De quoi parle t’on quand on parle des hommes et des femmes de nos armées ?
Général Lecointre :
Je dédie ce livre à tous nos soldats et à leurs familles car je pense que lorsque l’on parle des hommes et des femmes de nos armées, on parle d’êtres humains comme les autres.
Podcast : Une victoire oubliée ? Chesapeake, septembre 1781
Le podcast Le fil de l'épée a invité notre collègue Olivier Chaline et Jean-Marie Kowalski pour évoquer la victoire de la Chesapeake.
Vous pouvez écouter ce podcast passionnant à cette adresse:
https://lerubicon.org/une-victoire-oubliee-chesapeake-septembre-1781-le-fil-de-lepee-10/
Anderson House, le siège de la Société générale des Cincinnati
Chacun sait que le siège de notre Société générale des Cincinnati se trouve à Washington dans ce qui est l’un des plus beaux hôtels particuliers de la ville, sans doute le plus extraordinaire.
Il est situé sur Massachusetts Avenue, proche de Dupont Circle, quartier où fleurissent les ambassades. Cet immense ensemble abrite de vastes salons de réception, un musée, une bibliothèque historique doublée d’un centre de recherche et pas moins de 14 chambres ou suites à la disposition des membres de passage qui en font la demande préalable.
Du Mérite militaire de l’armée continentale au Purple Heart des États-Unis d’Amérique
L’histoire des récompenses et décorations militaires américaines remonte aux premiers mois de la guerre d’Indépendance. En 1776 en effet, le général Washington reçoit la première médaille du pays en remerciement pour avoir chassé les Britanniques de Boston, médaille d’or qui n’était cependant pas destinée à être portée sur l’uniforme. Et il faut attendre le 7 août 1782, lorsque Washington institue l’insigne du mérite militaire :
« The General, ever desirous to cherish a virtuous ambition in his soldiers, as well as to foster and encourage every species of military merit, directs that whenever singularly meritorious action is performed, the author of it shall be permitted to wear on his facings, over his left breast the figure of a heart in purple cloth of silk, edged with narrow lace or binding. Not only instances of unusual gallantry, but those of extraordinary fidelity and essential services in any way shall meet with a due reward.
Charles Carroll de Carrollton
Il était, dit son biographe Lewis A. Léonard, «l’homme le plus riche qui signa la Déclaration d’Indépendance, le premier à la signer, le seul catholique à la signer et le dernier à mourir de tous ceux qui la signèrent».
Né le 19 septembre 1737 à Annapolis (Maryland), fils de Charles Caroll d’Annapolis (1702-1781), son grand-père, connu sous le nom de Charles Caroll le Colon (1661-1720), était un Irlandais qui émigra pour fuir les discriminations religieuses. Arrivé en 1689 à St Mary’s City, plus ancienne colonie nord-américaine créée dans le but de constituer un refuge pour les confessions chrétiennes, catholique et protestante, il y établit l’une des familles les plus influentes dans la vie politique américaine.
Envoyé en France en 1748 chez les Jésuites, Charles Carroll va passer six ans au Collège de Saint Omer, une année à Reims, deux ans à Louis-le-Grand à Paris et enfin une année à Bourges pour y étudier le droit. En 1759, il entre au London’s Middle Temple, collège de formation des avocats depuis 1608, avant de retourner en 1765 à Annapolis.
Le camp de Vaussieux, première étape vers Yorktown
Vaussieux fut à l’été 1778 près de Bayeux un important camp de manœuvres sous le commandement du maréchal-duc de Broglie et on y a tranché la longue querelle sur la tactique, au profit des partisans de l’ordre mince contre ceux de l’ordre serré. L’association Un nouveau monde a pour but de faire connaître l’histoire de ce camp militaire par l’organisation de reconstitutions.
L’Amérique y est rappelée parce que trois des unités présentes, les régiments de Saintonge, de Soissonnais et de Touraine, se retrouvèrent trois ans plus tard au siège de Yorktown. Grâce à l’énergie de son président, M. Bertrand Bailleul, et de son vice-président, notre collègue Didier Achard de Bonvouloir avec une équipe de bénévoles, beaucoup d’obstacles ont été surmontés pour offrir des manifestations à un large public.
Portrait: le général de Custine (1740-1793)
Il a sa rue à Paris ainsi qu’à Metz et son nom sous l’Arc de Triomphe.
En tant que colonel du régiment de Saintonge il figure dans une gravure représentant la reddition de Cornwallis à Yorktown.
Adam, Philippe, comte de Custine naquit à Metz le 4 février 1740.
Originaires du pays de Liège, les Custine vinrent s’établir en Lorraine à la fin du XVIIè siècle.
Adam, Philippe entra très jeune dans la carrière militaire puisqu’à sept ans il figurait comme sous-lieutenant dans la suite du maréchal de Saxe et assista à la prise de Maastricht en 1748.
Après avoir fait, avec distinction, toutes les campagnes de la Guerre de Sept ans, il devint, grâce au ministre Choiseul, son compatriote et parent, mestre de camp d’un régiment de dragons qui s’appela désormais Custine.
La Constitution annotée par Washington reste le document américain le plus cher de l'histoire
Le document signé par George Washington le 3 octobre 1789 instaurant la fête de Thanksgiving, n'a pas trouvé d'acheteur le 14 novembre dernier chez Chritie's. Il avait été estimé entre 8 et 12 millions de dollars (il avait déjà été vendu aux enchères en 1977 pour 3.700 $...).
Le record, établi en juin 2012 lors de la vente de la Constitution et du Bill of Rights annotés par Washington n'a donc pas été battu. The Mount Vernon Ladies' Association of the Union avait acheté ces documents pour 9,8 millions de dollars. (cf. article)
Un retour très attendu à Mount Vernon
Le 22 juin 2012 était vendu chez Christie's à New York un exemplaire de la Constitution et de la Déclaration des droits des États-Unis ayant appartenu à George Washington et annoté par lui. C'est la Mount Vernon Ladies Association (M.V.L.A.) qui a remporté l'enchère pour 9,8 millions de dollars soit 7,8 millions d'euros, permettant ainsi à cet exemplaire de revenir à Mount Vernon et d'en faire le document historique américain le plus cher jamais vendu.
Un Cincinnatus guillotiné sous la Révolution
Le jeudi 29 novembre 2012, a été vendu à l'Hôtel Regina, sous le numéro 250, par la Maison de vente aux enchères ALDE, l'ordre d'exécution d'Armand, Guy, Simon de Coetnempren, comte de Kersaint (1742-1793), vice amiral, chevalier de Saint-Louis, membre fondateur des Cincinnati et conventionnel démissionnaire .
Après une brillante carrière dans la marine Royale, Kersaint se rallie à la Révolution : il est élu suppléant à la Législative et député à la Convention. Contre amiral en 1792, promu vice amiral le 1er janvier 1793, il vote lors du procès du Roi pour l'appel au peuple et la réclusion jusqu'à la paix. Voyant la mort du Roi décidée, il donne sa démission.
Arrêté à Ville d'Avray le 2 octobre 1793 et emprisonné à l'Abbaye où il montre la plus grande fermeté, il est traduit devant le Tribunal révolutionnaire.
Jugé sommairement, il est condamné à mort et guillotiné le 4 décembre.
Ce document, signé d'« A.Q. Fouquier » (Antoine-Quentin Fouquier-Tinville [1746-1795] accusateur public au Tribunal révolutionnaire), était estimé entre 1500 et 2000 €. Il a été adjugé à 2000 € plus les frais.
Expert : M. Thierry Bodin, 45 rue de l'Abbé Grégoire 75006 PARIS, Tél : 01 45 48 25 31
A gallant rescue, Boston, 1789
Le 3 septembre 1789, un peu plus de six ans après la signature du traité de Versailles ayant consacré l'indépendance des États-Unis d'Amérique, mouille en rade de Boston, un groupe de cinq bâtiments français commandé par le capitaine de vaisseau, vicomte de Pontevès-Gien, chef de la division des îles du Vent qui a sa marque sur le vaisseau de 74 canons L'Illustre. Outre trois frégates, ce groupe comporte un deuxième vaisseau de 74 canons, Le Léopard, portant la marque du capitaine de vaisseau, marquis de La Galissonnière, chef de la division des îles Sous-le-Vent.
Everywhere in the world. The French Navy and the American War 1778-1783
Le 11 mai 2012, dans le cadre de la session de printemps de la Société générale à Anderson House, le professeur Olivier Chaline a présenté une conférence sur le thème de la marine Royale dans la guerre d'indépendance.
Vous trouverez ici le texte de son exposé.
Une croix de Saint-Louis pour Pensacola
Le document à l’origine de cet article se présente sous la forme d’une feuille recto verso de 20,5 x 31,5 cm entièrement manuscrite, à l’en-tête Corps royal de l’Artillerie, Second bataillon du régiment de Metz détaché à St Domingue. Daté du 15 juillet 1781 et intitulé Mémoire pour la croix de St Louis, il est adressé au marquis de Ségur, alors ministre de la Guerre. Son auteur, Floxel Henry Dusaussay de Greville (1743-1810), y énumère ses états de service depuis son entrée dans une compagnie garde-côte de la capitainerie de Cherbourg le 7 septembre 1761, avant d’être reçu au Corps royal de l’artillerie le 10 juin 1767 et différentes affectations dont la dernière à St Domingue. C’est là que, capitaine en second depuis le 3 juin 1779, il embarquait « au môle St Nicolas le 13 octobre 1780 avec 30 hommes du corps royal sur l'escadre de M. le chevalier de Monteil où après plusieurs croisières, [il] s’est trouvé au siège de Pensacola avec un renfort de 50 canonniers commandés par M. de Gimel, lieutenant du dit corps et y a été employé par M. de Galvez, commandant l'armée espagnole, à la construction, service et réparation des batteries ». Il ajoute : « Dans toutes ces occasions il a paru mériter le suffrage du général et de tous les officiers de l'armée », avant de conclure qu’« en considération de ces services, il a l'honneur de supplier monseigneur le marquis de Ségur de vouloir bien lui accorder la croix de St Louis ».
Louis XVI et l’exercice des mathématiques
Savants et amateurs portent l’essor des mathématiques dans l’Europe des Lumières. Cette science s’applique à la mesure de l’espace et du temps, à l’astronomie, à la géographie, à l’art de la guerre, dans l’artillerie et les fortifications, à l’urbanisme et aux constructions y compris navales, à la mécanique, à toutes les techniques que cette époque porte à un point de perfection encore inégalé : l’Encyclopédie se propose alors de les rassembler, les décrire, les transmettre, comme vecteur du progrès matériel.
Colloque historique des 18 et 19 mai 2006 : pourquoi et comment ?
Source : Cin Echo n° 4
Un dialogue entre le général Gilbert Forray, président du Comité français de la route Washington-Rochambeau et Alain de Beaumont, président de la Société des Cincinnati de France.
Propos recueillis par Ch.-Ph. de Vergennes
Histoire d’une bande dessinée
Cincinnati Echo : Didier Chalufour, vous venez d’éditer La Route de l’Indépendance… de Versailles à Yorktown, comment avez-vous procédé ?
Didier Chalufour : Les éditions du Triomphe avaient, il y a quelques années, réalisé une bande dessinée sur l’histoire de l’ordre de Malte. Le scénariste Gilles d’Aubigny a dû penser que nous étions bien placés pour faire de même avec vous. Vous aviez, vous-mêmes je crois, rencontré Louis-Bernard Koch, historien, qui est auteur chez nous de plusieurs BD. Le courant est bien passé entre historiens, avec Charles-Philippe de Vergennes.
CE : En quoi cette BD est-elle particulière ?
L’académie militaire de West Point
Source : Cin Echo n° 12
Elle fut établie officiellement le 4 juillet 1802, à la même époque que Saint-Cyr en France. Depuis lors, l'histoire militaire de la nation américaine se confond avec cette institution qui lui a donné ses grands chefs militaires.
« La Fayette, we are here »
Source : Cin Echo n° 6
« La Fayette, we are here » selon la célèbre expression prêtée à tort au général Pershing puisqu’elle fut prononcée par l’un des officiers de son état-major, le lieutenant-colonel Charles E. Stanton, sur la tombe du général marquis de La Fayette le 4 juillet 1917, moins de trois mois après l’entrée en guerre des États-Unis d’Amérique le 6 avril et l’arrivée de 177 Américains, dont le général Pershing à Boulogne sur mer le 13 juin suivant.
La paix revenue, Hugh C. Wallace, qui fut ambassadeur des États-Unis d’Amérique en France du 22 avril 1919 au 5 juillet 1921, prononce le 4 juillet 1919 un discours qui nous a paru, en ce 250e anniversaire de la naissance du Héros des Deux Mondes et ce 90e anniversaire de l’intervention américaine aux côtés des Alliés, assez représentatif d’une certaine perception de l’engagement réciproque des deux nations.
Le cimetière de Picpus : un lieu chargé d’histoire et de souvenirs
Source : Cin Echo n° 11
Au 35 rue de Picpus, dans le 12e arrondissement de Paris, se trouve tout au fond du couvent des dames des Sacrés Cœurs, le petit cimetière de Picpus. À l'origine était édifié en ce lieu le couvent des chanoinesses de Saint Augustin ou de Notre-Dame de la victoire de Lépante.
Légion de Lauzun
Les Cincinnati de France ont apporté à la Société générale un complément au beau cadeau des dix-huit drapeaux aux couleurs de l’époque qui lui avaient été solennellement remis à Versailles en 2001: il y manquait, en effet, un emblème pour la légion de Lauzun.
Reconstituer la carrière d’un officier de marine du XVIIIe siècle
Source : Cin Echo n° 10
La reconstitution de la carrière d'un officier de marine du XVIIIe siècle nécessite bien souvent de consulter des documents des fonds Marine conservés sur deux sites différents :
- le Centre d'accueil et de recherche des Archives nationales (CARAN) pour la période antérieure à 1789 (séries cotées avec une lettre),
- le château de Vincennes (Centre historique de la Défense) pour la période postérieure (séries cotées avec deux lettres). La consultation du dossier individuel est la première démarche à entreprendre mais celle-ci peut s'avérer peu fructueuse. En effet, les dossiers individuels n'existent pas toujours et peuvent s'ils existent, ne comporter que très peu de pièces ; il n'y a en particulier pas forcément, un état des services. Il en est souvent ainsi pour les jeunes officiers de la Guerre d'Amérique ; il faut alors consulter des documents d'autres séries.
La Société des Cincinnati de France et la guerre d’Amérique 1778-1783
Source : Cin Echo n° 9
En 1913, le baron de Contenson, stimulé par des souvenirs de famille, publie dans la Revue d’histoire diplomatique, un article que lui a inspiré l’ouvrage qu’Asa Bird Gardiner, secrétaire général de la Société des Cincinnati, venait de consacrer quelques années plus tôt aux Cincinnati français, sous le titre The order of the Cincinnati in France. Après plus d’un siècle, il rappelait ainsi la fraternité d’armes entre Américains et Français que la Société des Cincinnati, fondée le 10 mai 1783, entendait prolonger entre les officiers des deux nations alliées et leurs descendants.
La victoire de la Chesapeake et de Yorktown, 5 septembre-19 octobre 1781
Survenant alors que la guerre menée, tant en Amérique du Nord que dans le reste du monde, devenait pour le Royaume-Uni un fardeau insupportable, ce « Dien-Bien-Phu britannique » provoqua la chute du gouvernement North, la venue au pouvoir des partisans anglais d’une paix rapide, et fut le point de « non-retour » vers l’indépendance des États-Unis d’Amérique.
Deux facteurs particulièrement favorables sont réunis :
- l’arrivée à maturité, chez les décideurs français, d’une conception stratégique victorieuse,
- la parfaite entente des acteurs militaires impliqués : Washington, Rochambeau, de Grasse, jouant à merveille de la complémentarité de leurs talents et de leurs atouts.
Yorktown : la capture des redoutes
Source : Cin Echo n° 5
« Monsieur de La Fayette est prévenu qu’après un silence d’un quart d’heure de toutes les batteries, il partira ce soir à six heures et demie précises deux coups de bombes et deux obus de la première parallèle (…), que ce sera le signal que j'ai proposé et qui a été accepté par le général Washington pour faire déboucher les troupes américaine et française qui doivent attaquer de vive force les redoutes de la gauche de l’ennemi. » (Vioménil)(1). Comme il a été rappelé dans un récent article de notre Cin-Echo, les combats d ’ Yorktown et de la Chesapeake ont joué un rôle décisif pour dissuader la cour de Londres de tenter de maintenir indéfiniment son règne sur les treize colonies américaines révoltées.
L’insigne de la Société des Cincinnati
Le 10 mai 1783, les officiers de l’armée américaine ainsi que les officiers étrangers, décident « pour perpétuer aussi bien le souvenir de ce grand événement» (la victoire sur les troupes britanniques ) « que celui de l’amitié formée au milieu des dangers courus en commun », de s’associer en se constituant en une Société d’Amis et d’avoir un Ordre qui permettra à ses membres de se reconnaître et qui sera « une médaille d’or », d’une taille suffisante pour recevoir les emblèmes ci-après :
Rochambeau en Amérique : chronologie et raisons d’un succès
Selon Napoléon, « l’art de la guerre est un art simple et tout d’exécution ; il n’y a rien de vague, tout y est bon sens, rien n’y est idéologie » et pour Paul Valéry, « un grand homme est une relation particulièrement exacte entre des idées et une exécution ». Ces deux citations s’appliquent parfaitement à la personnalité de Jean Baptiste Donatien de Vimeur, comte de Rochambeau, soldat accompli et combattant exemplaire dont le nom reste associé pour la postérité à la victoire de Yorktown.