François Louis Tesseidre de Fleury (1749-1799), de Jacques Dupire
Jacques Dupire nous fait découvrir François-Louis Teisseidre de Fleury, officier français de l’Ancien Régime, devenu le symbole du corps du génie militaire américain. L’auteur décrit son parcours singulier et explique la reconnaissance des Américains à son égard ; il fut en effet le seul étranger à avoir obtenu l’une des huit médailles du Congrès célébrant les grandes actions militaires de la Révolution américaine. Assurément, un officier marquant de la guerre d’Indépendance par son double engagement : d’abord directement au côté des Américains, il est blessé à la bataille de Germantown, puis dans le corps de Rochambeau, au sein du régiment de Saintonge. Il est reconnu par Société des Cincinnati, comme membre fondateur de la Société de France. Cette riche biographie étaye cette appréciation.
Jacques Dupire, éditions Epopées – 220 pages, 19,90 €
Scipion de Castries, Souvenirs maritimes édités par G. de Colbert Turgis
Ceux qu'intéresse l'histoire maritime du règne de Louis XVI et les Cincinnati en particulier, peuvent se réjouir qu'une récente édition de poche offre à un large public le document d'intérêt majeur que donne le comte Gérard de Colbert Turgis, avec les Souvenirs maritimes de Scipion de Castries.
Les révolutions de France et d’Amérique La violence et la sagesse par Georges Gusdorf
Agrégé-répétiteur à l’Ecole normale, docteur ès lettres, professeur à la faculté des Lettres de Strasbourg (1948-1976), Georges Gusdorf (1912-2000), auteur, entre autres, de Dieu, la nature, l’homme au siècle des Lumières, La conscience révolutionnaire: les idéologues se livre ici, à partir d’une histoire « jumelée » des deux révolutions, à leur mise en perspective et à l’interprétation qui en est faite a posteriori. Il veut démontrer que comparaison n’est pas raison et qu’en tout état de cause, persévérer dans cette voie ne peut qu’aboutir à de lourds contresens historiques. Si ces deux « révolutions » ont été en effet chacune à l’origine de profonds bouleversements, cela ne signifie pas qu’il existe ipso facto une symétrie entre celle d’Amérique (avec son aboutissement : la constitution fédérale de 1787) et celle de France (qui débute deux ans plus tard par la prise de la Bastille en 1789).
Lafayette et la Guerre d'indépendance. Neuf lettres inédites
Américaniste, le professeur B. Vincent présente ici très soigneusement neuf lettres de Lafayette au comte de Broglie (1719-1781), ancien directeur du « cabinet noir » de Louis XV dit encore « Secret du roi ». Exilé à Ruffec où il a acheté l'ancien château de Saint-Simon le mémorialiste, pour tromper l'inaction il y gère une fonderie de canons et rêve de devenir le chef civil et militaire des Américains en révolte. Son agent auprès d'eux, le baron de Kalb (tué en 1780) jugea rapidement ce plan chimérique et le lui écrivit sans détours. Lafayette en pensait sans doute autant mais sut garder son appui et sa protection, utiles à son ambition.
Ces lettres sont aujourd'hui la propriété de notre collègue Odon de Quinsonas-Oudinot, descendant direct du comte. Il vient de donner généreusement l'une d'elles à notre société, commentée ci-après.
John Laurens and the American Revolution de Gregory D Massey
Lorsqu’elles sont bien écrites, les biographies nous permettent d’approfondir l’histoire en transcendant les parcours didactiques habituels, y ajoutant le vécu d’un acteur et mettant en lumière des épisodes parfois injustement oubliés. Quand il s’agit, de surcroît, de la vie d’un Américain racontée par un Américain, on y regarde la révolution des «insurgents» avec un œil différent de celui qui nous conduit dans les récits français habituels de ces événements.