ALBERT de RIONS (François-Hector d’)
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1728-1802
Garde-marine à 15 ans, capitaine de vaisseau en 1772, chef d’escadre en 1784, «brave, très instruit, plein de zèle, désintéressé et bon marin», selon Suffren. Il participe à toutes les actions de son temps, sous Louis XV et Louis XVI. En Amérique, il est à la Grenade et à Savannah (1779), à la Chesapeake, à la prise de Saint-Christophe, aux Saintes. La Révolution le trouve commandant de la Marine à Toulon et contraint à émigrer cet officier capable, libéral et humain.
BARRAS de SAINT-LAURENT (Louis-Jacques, Comte de)
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1719-1792
D’une ancienne famille de Provence, il entre aux Gardes-marine à 15 ans. Chef d’escadre en 1778, il remplace Ternay et descend vers la Chesapeake pour renforcer les assiégeants de Yorktown, tandis que Grasse manœuvre contre Graves au large du Cap Henry. En 1782, aux prises des Iles de Nièvres et de Montserrat, il est fait lieutenant général et meurt vice-amiral au début de la Révolution. Parent du Conventionnel et Directeur de la République.
BOUGAINVILLE (Louis-Antoine de)
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1729-1811
Auteur d’un traité de mathématiques qui le signale à 22 ans, bien en cour, il sert d’abord dans l’armée de terre. Colonel au Canada, il est trop éloigné des « plaines d’Abraham » pour secourir à temps Montcalm. Choiseul le fait entrer dans la Marine comme capitaine de vaisseau et il mène la circumnavigation de 1766 à 1769. Définitivement intégré à la Marine en 1770, il est chef d’escadre en 1779, fait la campagne de 1781-1782 sous Grasse, commande l’arrière-garde à la Chesapeake et aux Saintes. Après cette bataille, où sa ligne a été tronçonnée, Grasse reproche son manque de soutien à Bougainville qui a rallié, avec Vaudreuil, les vaisseaux rescapés, soit les trois quarts de l’armée navale. Vice-amiral sous la Révolution, il entre à l’Institut et sera sénateur et comte de l’Empire.
BOUILLÉ (François-Claude-Amour, Marquis de)
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1739-1800
Mousquetaire à 10 ans, il est capitaine à 12, se signale pendant la guerre de Sept Ans. Envoyé à la Martinique, il est recommandé à Choiseul puis va à la Guadeloupe en 1768. En 1777, gouverneur général des Iles du Vent, il favorise les Américains aux Antilles avant même l’entrée en guerre de la France, où il ne rentre qu’après la paix. Il prend la Dominique, Tobago, Saint-Eustache, Saint-Christophe, Nièvres, Montserrat. Il s’oppose à d’Estaing, à qui il reproche indécision et négligences. Commandant dans l’Est de la France, à la Révolution, il manque à recueillir Louis XVI en fuite. Il émigre et meurt en Angleterre.
BROGLIE (Charles-François, Comte de)
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1719-1781
Après une courte carrière militaire, il est ambassadeur en Pologne et devient, à 35 ans, Chef du Secret du Roi Louis XV. Il dirige ce Secret pendant la guerre de Sept Ans et, malgré des exils, ne cesse de conseiller Louis XV jusqu’en 1774. Il conçoit un plan de débarquement en Angleterre en 1763. Avec son frère Victor-François, Duc et Maréchal de France, et les ennemis de Choiseul, il intrigue contre ce ministre. Il est disgracié à son tour, à l’avènement de Louis XVI qui n’entend pas conserver de diplomatie parallèle. Le roi envoie Broglie à Metz comme adjoint de son frère qui y commandait depuis 1771. Ce diplomate fertile en projets et qui a gardé des réseaux de renseignement, s’intéresse aux prodromes et au développement de la Guerre d’Amérique, aux départs de volontaires français et aux plans d’invasion de l’Angleterre, réactivant ses anciens projets, qu’il n’arrive cependant pas à faire valoir à la Cour de Louis XVI. Après l’échec d’Orvilliers, puis la disgrâce de Sartine, il meurt en 1781, l’année du tournant décisif de la guerre.
CASTRIES (Charles-Eugène-Gabriel de La Croix, Marquis de)
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1727-1801
Maréchal de France, Secrétaire d’Etat à la Marine, de 1780 à 1787. Officier de cavalerie, général pendant la guerre de Sept Ans, il est appelé à remplacer, en pleine guerre d’Amérique, Sartine que Necker trouvait trop dépensier. Il sut infléchir la guerre et la gagner. Il réforme ensuite la Marine et lance un programme de constructions navales, poursuivi jusqu’en pleine Révolution et destiné à maintenir la supériorité navale sur l’Angleterre, à condition que l’Espagne et la Hollande restent alliées à la France. Ces alliances, les effectifs, l’encadrement feront défaut en 1793, ce qui n’était pas prévisible en 1787.
CHOISEUL (César Gabriel de)
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1712-1785
Lieutenant Général, Ambassadeur, Ministre et Secrétaire d’Etat à la Marine (1766-1770), aux Affaires Etrangères (1761-1766). Duc de Praslin (1762) et Pair de France. Sous Louis XV et pendant près de douze ans, les deux cousins se partagent les charges de l’Etat. En politique étrangère : négociation du « Pacte de Famille » (1761), du Traité de Paris (1763) qui met fin à la guerre de Sept ans, rattachement de la Lorraine à la France (1766), achat de la Corse (1768). Ils apportent de grandes innovations dans l’organisation de l’Armée et de la Marine: création d’une école militaire, abolition de la vénalité des charges, rénovation de l’artillerie, réorganisation des arsenaux, mises en chantier de navires, préparant ainsi l’armée et la marine de Louis XVI. Dans le domaine des Arts, ils réunissent des collections très importantes. Ils sont tout deux révoqués le 24 décembre 1770 et exilés à Chanteloup et à Vaux le Vicomte.
CHOISEUL (Etienne François de)
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1719-1785
Lieutenant Général, Ambassadeur, Ministre et Secrétaire d’Etat à la Guerre (1761-1770), à la Marine (1761-1766), aux Affaires Etrangères (1758-1761 et 1766-1770). Duc de Stainville (1761) puis Duc de Choiseul Amboise (1764) et Pair de France, dit le Duc de Choiseul.
ESTAING (Charles-Hector, Comte d’)
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1729-1794
Homme de Cour, il embrassera la Révolution, qui l’exécute. Officier de terre, colonel à 18 ans, général à 32, il a servi en Inde. Il met son courage physique au service d’improvisations. Entré à 33 ans dans la Marine, comme lieutenant général, il y est regardé comme un intrus. Vice-amiral des mers d’Asie et d’Amérique, il n’est pas formé à la manœuvre maritime. On le taxe d’incapacité, mais ses vues sont plutôt justes. En 1778, dans la Delaware, à Rhode-Island, il n’emporte pas la décision mais il est mal servi par les pilotes locaux et par les circonstances. En 1779, il rate à Sainte-Lucie mais prend la Grenade. Il élude une grande bataille navale contre Byron: eût-elle été décisive ? S’il ne parvient pas à prendre Savannah, l’impréparation et la saison tardive en rendent compte mais son idée – soutenir les Insurgents sur leur territoire – était bonne et aboutit sous ses successeurs.
GRASSE de TILLY (François-Joseph, Comte de)
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1722-1788
Chevalier de Malte, Garde-Marine à 12 ans, capitaine de vaisseau pendant la Guerre de Sept Ans, Chef d’Escadre en 1778, Lieutenant général en 1781. Sa manœuvre de concentration de ses forces navales avec les forces terrestres à la Chesapeake, sa victoire tactique sur Graves au Cap Henry (sept.1781) permettent la reddition de Cornwallis à Yorktown. Sa défaite ultérieure, aux Saintes, en avril 1782, ne change rien à l’issue de la guerre, qui voit reconnue l’Indépendance américaine.
GUICHEN (Luc Urbain du Bouëxic de)
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1712-1790
Breton, entré à 18 ans dans la Marine, sert avec distinction sous Louis XV. Chef d’escadre à 64 ans, Lieutenant général en 1778, il commande en chef aux Antilles en 1780. Manœuvrier classique, expérimenté, il contre Rodney, sans victoire décisive mais en évitant toute perte marquée. Cependant, en 1781, son convoi dispersé est capturé en partie par les Anglais et il n’empêchera pas Howe, en 1782, de ravitailler Gibraltar.
HECTOR (Charles-Jean, Comte d’)
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1722-1808
Garde-marine à 19 ans, il fait campagne sous Louis XV, est promu à moins de 40 ans capitaine de vaisseau pour avoir réussi à sortir de la Vilaine des vaisseaux bloqués après le combat des Cardinaux. Il combat à Ouessant en 1778. Commandant de la Marine à Brest, il y prépare les escadres de la guerre d’Amérique. Lieutenant général, il conseille le Ministre Castries. Il émigra chez les Anglais qui l’avaient en estime et il organisa le débarquement de Quiberon.
LA MOTTE PICQUET (Guillaume-Toussaint Picquet de La Motte de la Vinoyère, dit le comte de)
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1720-1791
Entré à 15 ans aux Gardes-Marine, 34 campagnes, 10 combats, 6 blessures. Conseiller du ministre Sartine, capitaine de pavillon du Duc de Chartres à Ouessant en 1778. Il prend cette année là 13 navires en un mois, sur les côtes anglaises. Il participe en 1779 à la prise de la Grenade et à Savannah. Chef d’escadre, il se distingue au Fort-Royal de la Martinique, seul contre les 13 vaisseaux de Hyde Parker, pour sauver un convoi français. L’amiral anglais lui écrit une lettre flatteuse où il lui témoigne de son admiration et de la réputation dont le marin français jouit parmi les anglais. En 1781, il capture 22 navires anglais char gés des prises de Rodney sur les Hollandais de Saint-Eustache. Lieutenant général, il mène son dernier combat contre Howe au Cap Spartel. Il meurt dans les débuts de la Révolution.
LA PÉROUSE (Jean-François de Galaup, Comte de)
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1741-1788
Garde-Marine à 15 ans, parent de La Jonquière, il fit campagne au Canada puis aux Indes. Lieutenant de vaisseau en 1777, il prend part aux combats de la Grenade, de Savannah, capture des navires anglais. Capitaine de vaisseau en 1780, il fait une brillante campagne sous Ternay et commande une division de deux frégates et un vaisseau en 1782, après le combat des Saintes, pour détruire les établissements anglais de la Baie d’Hudson. Le raid est réussi, l’opinion s’émeut à Londres mais doit reconnaître l’humanité dont il fit preuve. Ces qualités, jointes à sa culture scientifique et aux talents de navigateur déployés dans cette campagne, le font remarquer pour diriger la circumnavigation de 1785-1788, où il laisse la vie.
LA TOUCHE-TRÉVILLE (Louis-René Le Vassor de)
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1745-1804
Fils d’un gouverneur de la Martinique, entré dans la marine à 13 ans, il combat aux Cardinaux. Pendant la guerre d’Amérique, il fait du soutien logistique et des missions d’escorte pour les Insurgents, prend 5 navires anglais, combat en 1780 et 1781, fait des transports de fonds, coule un vaisseau anglais. Pris en 1782, il est, après la guerre, directeur adjoint des ports et arsenaux. Chancelier du Duc d’Orléans, d’idées libérales, il rallie la Révolution qui le fait vice-amiral. Il commande la flottille de Boulogne et meurt à Toulon.
MONTBARREY (Alexandre-Marie-Léonor de Saint-Mauris, Prince de)
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1732-1796
Distingué sous Louis XV à la bataille de Crefeld, il est inspecteur général de l’infanterie en 1771. Recommandé par Maurepas sous Louis XVI, il est Lieutenant général et succède à Saint-Germain en 1777, comme Secrétaire d’Etat à la Guerre. Il garde les réformes de son prédécesseur, ne revient pas sur les réductions d’effectifs, ce qui ne tire pas à conséquence pour la guerre d’Amérique où la France n’engage que 6 000 hommes de troupes réglées. Il réorganise l’administration de son ministère et démissionne en 1780. Emigré en 1791, il meurt en Suisse.
ORVILLIERS (Louis Guillouet, Comte d’)
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1710-1792
Originaire du Centre, d’une lignée de marins et gouverneurs de Cayenne, il sert pendant les guerres de Louis XV et commande l’armée navale de Brest en 1778. Au combat d’Ouessant, il oblige l’Anglais Keppel à laisser l’Atlantique ouvert aux évolutions françaises. L’Espagne entre alors en guerre. D’Orvilliers, en 1779, est chargé de se joindre aux Espagnols pour menacer les côtes anglaises d’un débarquement. Les retards espagnols, la lenteur des manœuvres, l’absence de soutien logistique, de rechanges pour la flotte et de relève pour les équipages, avec le scorbut qui en résulte, les hésitations du ministre sur les plans de débarquement, condamnent la flotte à une errance inutile sans bases françaises dans la Manche. D’Orvilliers doit rentrer à Brest, sans résultat décisif. Il a perdu son fils unique et se retire, à Moulins, dans un couvent.
ROCHAMBEAU (Jean-Baptiste-Donatien de Vimeur, Comte de)
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1725-1807
Entré à 17 ans au service, dans le régiment de cavalerie de Saint-Simon, il se distingue à la prise de Namur puis pendant la guerre de Sept Ans où il est blessé, résiste avec sa seule brigade à Crefeld à tout l’effort de l’armée prussienne. Il est Lieutenant général en 1780. Sa gloire sera de commander le corps expéditionnaire d’Amérique, comme soldat plein d’expérience, chef méthodique et avisé. Il a su maintenir la discipline, préparer les détails, prendre les bonnes options, pour conduire à la victoire. D’idées libérales, il est nommé à l’armée du Nord en 1791, est fait maréchal de France par Louis XVI, se retire en juin 1792. Thermidor le fait échapper à la guillotine. Il meurt sous Napoléon qui appréciait ce dernier maréchal de la monarchie.
SAINT-SIMON (Claude-Anne de Rouvroy, Marquis puis Duc de)
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1743-1819
De la branche de Montbléru, il est colonel et commande en 1775 le régiment de Touraine. Envoyé en 1779 à la Martinique, il passe au service de l’Espagne, alliée de la France et des Etats-Unis. Il commande un corps de 3 400 hommes qui est transporté par Grasse de Saint Domingue à Yorktown où il prend une part active au siège et y est gravement blessé. Député de la noblesse aux Etats-Généraux, il prend des options politiques opposées à celles de son jeune cousin (v. ci-dessous), émigre, sert comme Lieutenant Général contre la Révolution. Pris en Espagne par les troupes françaises en 1808, il est rendu à la liberté en avril 1814. Créé Duc et Capitaine général par Ferdinand VII, après avoir été fait Grand d’Espagne par Charles IV, il meurt à Madrid.
SAINT-SIMON (Claude-Henri de Rouvroy, Comte de)
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1760-1825
Fils de Balthazar-Henri, de la branche de Sandricourt, il est petit-cousin du Duc et mémorialiste. Formé aux mathématiques par d’Alembert puis Monge, il n’avait pas 18 ans quand il sert en Amérique et se signale à Yorktown. Pris sur la Ville-de-Paris en 1782, il est prisonnier en Jamaïque, conçoit le projet d’un canal de Panama, rentre en France. Las de la vie de garnison, il quitte le service à 28 ans, voyage et multiplie les projets de création d’entreprises. Favorable au 4 août, il est emprisonné comme suspect et délivré le 9 Thermidor. Il passe alors des montages industriels et financiers aux théories d’organisation sociale et humanitaire et attache son nom à une doctrine qui influence de nombreux acteurs, épris de progrès, dans la vie économique et sociale du XIXe siècle et au-delà.
SARTINE (Antoine-Jean-Gabriel de)
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1729-1801
Fils d’un intendant français de Philippe V d’Espagne en Catalogne, il y retourne pour mourir en émigration à Tarragone. Lieutenant Général de Police à Paris, il s’y est distingué comme administrateur. Louis XVI l’appelle à la Marine en 1774, domaine qui lui était étranger. Il reprend l’œuvre de redressement activée par Choiseul et Praslin, réforme la discipline, donne aux militaires le pas sur les gestionnaires, développe les travaux et les constructions navales qui tendent à se standardiser, bref prépare la guerre. 20 vaisseaux sont lancés en 1778, après 41 refontes dans les années précédentes. Les dettes augmentent, mais l’instrument naval fait ses preuves. Partisan d’une action directe contre l’Angleterre, il ne donne sans doute pas les impulsions stratégiques nécessaires à une guerre inter-continentale, mais il est un des artisans de l’indépendance américaine. Remplacé par Castries en 1780.
SEGUR (Philippe-Henri, Marquis de)
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1724-1801
Maréchal de France. Entré au service à 15 ans, colonel à 18, il fait toutes les campagnes de Bohême, d’Italie, de la Guerre de Sept Ans. Il perd un bras à Lawfeld, devient Lieutenant général en 1760 et remplace Montbarrey comme ministre de la Guerre en 1780, grâce à Necker et à Castries. Son action est moins liée à la conduite de la guerre d’Amérique, qui reste décentralisée sur le terrain qu’aux importantes réformes de 1781 et 1783 auquel son nom reste attaché. Il quitte le ministère en 1787, n’émigre pas, voit ses biens confisqués, reçoit une pension de Bonaparte et meurt à Paris.
SUFFREN de SAINT-TROPEZ (Pierre-André, Bailli de)
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1726-1788
Chevalier de Malte, il entre à 17 ans dans la Marine royale qu’il sert en temps de guerre sous Louis XV et Louis XVI. Capitaine de vaisseau en 1778, se distingue sous d’Estaing, à Newport (1778), puis au Cap Saint-Vincent (1780). Envoyé en 1781 dans les mers de l’Inde, il ne cesse d’y tenir en échec les forces de l’amiral anglais Hugues, jusqu’en 1783, malgré ses moyens disparates et l’incompréhension de beaucoup de ses subordonnés, grâce à sa tactique offensive et ses improvisations logistiques. Il est accueilli en triomphe à Paris en 1784, fait vice-amiral et meurt, comme Grasse, à la veille de la Révolution.
TERNAY (Charles d’Arsac, Chevalier de)
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1723-1780
Chevalier de Malte, Garde-Marine à 15 ans, il combat aux Cardinaux et sort des bâtiments rescapés de l’estuaire de la Vilaine, avec d’Hector. En 1762, il capture près de 500 navires anglais de Terre-Neuve, mais est fait prisonnier. Gouverneur des Mascareignes en 1771, il commande pendant la guerre d’Amérique l’escadre qui transporte l’armée de Rochambeau en 1780. Il meurt à Newport, à la fin de cette année, remplacé par Barras.
VERGENNES (Charles Gravier, Comte de)
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1719-1787
Formé à la diplomatie par son oncle Chavigny, ambassadeur en Turquie puis en Suède, il fut appelé au ministère, sans l’avoir sollicité, et jouit jusqu’à la fin de la confiance de Louis XVI qui déplora : "J’ai perdu le seul ami sur lequel je pouvais compter". Il ne cherche, ni en Europe ni outre-mer des agrandissements pour la France qui, par ailleurs, est en mesure d’influer sur tout ce qui se passe sur le continent. C’est donc un équilibre, de justice et de paix qu’avec son poids la France doit maintenir, grâce à ses alliances, espagnole et autrichienne. Pourquoi alors une guerre contre l’Angleterre ? Parce que cette puissance lui paraît systématiquement opposée à la France. La première occasion, la révolte d’Amérique, peut être bonne pour abaisser l’Angleterre et rééquilibrer le commerce outre-mer de la France. Mais il ne s’agit pas d’écraser l’Angleterre ou de supprimer sa monarchie, c’est pourquoi l’invasion militaire n’est pas l’option essentielle pour Vergennes. Il ne s’agit pas non plus de déclencher la guerre avant de pouvoir compter sur l’Espagne qui permettrait d’équilibrer la Navy et il faut éviter une guerre générale en Europe. Sur tous ces points, la diplomatie de Vergennes et Louis XVI a réussi, dans la guerre d’Amérique. A terme cependant les relations anglo-américaines reprennent et la France ne tire pas les « dividendes de la paix ».